Le couple à l’épreuve de la parentalité
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Souvent, on croit être à peu près d’accord sur l’éducation à donner aux enfants avant d’être parents, dans le couple. Seulement, quand les enfants sont là, c’est souvent un peu plus complexe. Entre histoires éducatives différentes, valeurs éducatives parfois opposées, et la fatigue liée aux premières années, le couple n’est plus à son top. Alors, faut-il être fataliste ? Il existe des outils pour mieux communiquer et préserver son couple en étant parent.
La parentalité est l’aventure avec un grand A, elle vient chambouler la vie, chahuter le couple dans ses habitudes, et fait émerger des remises en question. Le couple perd en intimité, en liberté d’action, il perd aussi en sommeil parfois, en sérénité (on s’inquiète toujours un peu quand on est parents). Alors comment réussir à continuer à faire « couple » dans l’aventure de la parentalité ?
LE POINT DE VUE DE MORGANE CREOFF, NOTRE PSYCHOLOGUE
Faire couple ne se résume pas à vivre avec une personne qu’on aime, cela implique aussi de pouvoir fonctionner ensemble, faire « équipe ». Le couple est une équipe qui va évoluer, soudée dans la vie, l’un et l’autre mettant leurs forces et leurs ressources au service de l’équipe pour surmonter les obstacles et avancer sur le chemin de la vie.
La parentalité est une aventure. Comme toute aventure, elle a vocation à être formatrice et riche d’expériences, bonnes et mauvaises, mais elle est aussi jonchée d’épreuves à surmonter. Franchir un obstacle seul n’est pas impossible, loin de là, mais avec un équipier qui nous fait la courte échelle c’est quand même plus facile.
Communiquer : Votre Boussole pour vous orienter.
Il se peut que vous ne soyez pas toujours d’accord entre vous concernant la direction à prendre dans votre aventure. Ces désaccords peuvent se discuter en couple, seul à seul, pour trouver des compromis acceptables. La discussion et le compromis sont donc très importants pour ne pas se disperser, se perdre trop loin l’un de l’autre, dans des directions opposées.
La communication est votre boussole dans cette aventure, pour avancer en sérénité, il faut pouvoir rester à deux et aller dans la même direction. Pour cela octroyez-vous un moment dans la semaine / week-end pour faire le bilan de votre semaine, vous exprimer, vous écouter, évoquer les difficultés, les ressources, et construire votre avancée, ensemble.
Préserver l’intimité : Votre tente pour vous abriter
Dans l’aventure, il est aussi facile de s’oublier, de s’éloigner l’un de l’autre, trop pris dans nos tâches respectives. Mais n’oubliez pas que faire équipe ne vaut pas que pour les actions à mener dans le quotidien. Pour rester soudé, le couple a aussi besoin de son intimité, cette petite tente exiguë qui nous sert d’abri dans l’aventure. Il faut alors que l’équipe puisse s’octroyer des moments calmes, ensemble, pour renouer avec le simple plaisir d’être à deux.
Pour se ménager des temps, les relais sont possibles : par la famille, les amis proches… si vous êtes isolés, il y a aussi la possibilité de recourir à une nounou, une babysitter. En dehors des relais, vous pouvez choisir aussi de créer des moments d’intimité dans votre quotidien : un moment de complicité quand les enfants dorment par exemple, les tâches ménagères ne sont pas toujours aussi urgentes qu’on ne le pense. Rien ne vaut un moment d’intimité, la petite tente exiguë de votre aventure, rien qu’à deux, même si on ne fait rien.
Renouer avec la séduction : le feu pour vous nourrir et vous réchauffer
Dans le couple, l’aspect séduction tient également une place importante, déjà pour entretenir « la flamme » mais aussi après l’arrivée d’un enfant où l’aventure de la parentalité à tendance à prendre toute la place. Dans toute aventure, le feu est nécessaire, pour se réchauffer et se nourrir. Ici, ce sera se réchauffer au contact de l’autre et se nourrir mutuellement d’un nouvel élan dans la séduction.
La séduction n’est pas forcément synonyme de sexualité, même si le sexe peut en faire partie. La tendresse, la complicité, le regard sont aussi des moyens de se séduire au quotidien.
Si vous êtes tactiles, prenez le temps chaque jour, de vous faire au moins un câlin, une étreinte longue ou brève, qui permet de sentir la chaleur de l’autre contre soi et de se rappeler qu’avant d’être 3, 4, 5… on était 2. La tendresse peut aussi s’exprimer par des petites attentions, des petits gestes pour montrer à l’autre qu’on aime prendre soin de lui.
La complicité s’entretient avec des moments de partage, l’essentiel étant de prendre du plaisir juste à être ensemble (au quotidien, lors d’une activité…).
Le regard joue aussi un rôle dans la séduction, pouvoir se regarder à nouveau avec du désir et se sentir beau/belle dans les yeux de son équipier, d’autant plus que le corps est soumis à de rudes épreuves. Cultiver aussi le mystère, ne pas tout donner à voir à l’autre sous prétexte que l’on se connait par cœur, pour que le feu de la séduction se ravive et que la réalité puisse faire un peu de place au fantasme.
En thérapie :
Pour faire face aux épreuves de l’aventure, certains couples décident de faire une thérapie. Cet accompagnement permet de renouer la communication et facilite les prises de conscience sur le fonctionnement individuel de l’un et l’autre mais aussi sur le fonctionnement du couple. L’objectif est d’aider le couple à refaire équipe dans l’aventure.
LE POINT DE VUE DE ISABELLE CALMELS, NOTRE SPECIALISTE PARENTALITE
Des alliés… Avant d’avoir des enfants, notre couple fonctionnait plutôt bien : tâches ménagères partagées, idées échangées, écoutées, compromis possibles… chouette équilibre, bref, ça roulait. On était prêt à créer une famille ! Pourtant enceinte, j’ai senti un moment de basculement, au moment du congé maternité, comme si les vieux schémas de couple ressurgissaient malgré nous. Le déséquilibre s’est installé. L’arrivée du bébé nous a mis face à un sacré défi. Prendre soin de lui, répondre à ses besoins le jour et la nuit aussi (3 temps pleins par 24h !) demande tant d’énergie et de temps que cela requiert de trouver des moyens durables de se soutenir au quotidien. Sinon cette mission d’accompagnement de l’enfant risque d’épuiser celui qui passe le plus de temps auprès de lui.
J’ai toujours beaucoup admiré les couples qui discutaient avant d’avoir des enfants, ou même avant d’être ensemble, de leur vision de l’éducation. Moi, je n’y ai même pas pensé. En même temps, quand j’observe comment s’est réveillée notre mémoire traumatique, je me demande si ça nous aurait aidé… Si… sûrement… dans la manière d’avoir entré la discussion, l’accueil des points de vue divergents dans le couple et de pouvoir s’en resservir dans les difficultés.
Ma révolution s’est faite avec l’arrivée de mes enfants… J’avais bien sûr quelques principes éducatifs brassés avant… mais rien de très concret par rapport à la vie avec un bébé. Mes ressentis, mes émotions, mes intuitions sont venues très fortes, tout droit de mes tripes, d’un amour profond comme jamais auparavant. Je les ai écoutées avec toute leur puissance.
Au début, on était plutôt en phase… Je maternais… il la portait volontiers en écharpe… on était ok pour utiliser les couches lavables… il prenait le relais quand j’avais besoin de dormir. Ça s’est compliqué quand les enfants ont commencé à pleurer pour décharger des tensions, des émotions, les premières crises de colère ou de rage.
Nous avons reçu à peu près le même type d’éducation. Des parents tournés vers les enfants, de très rares fessées ou gifles, mais des ressentis d’enfants complètement niés, et utilisés sous forme d’humour douteux pour être dévalorisés. La joie de vivre était mieux acceptée chez moi, que chez lui. La manière de gérer les conflits similaire… on explose, on enterre, on fait comme si de rien n’était.
On aurait pu être en phase, sur un modèle blessant, ou sur l’envie de le changer… Mais le fossé s’est creusé petit à petit…
J’ai lu… j’ai rencontré d’autres parents…j’ai participé à une association de soutien à la parentalité… J’ai assisté à des conférences… j’ai fait des stages… pour bouger, comprendre… être au plus près de l’amour pour mes enfants… J’ai intégré, fait mien… j’ai incarné mes valeurs du mieux que je pouvais.
Et le fossé s’est creusé…Il me voit faire… il essaye… il le fait… mais il ne l’intègre pas… c’est comme s’il repoussait les limites de sa mémoire traumatique… mais sans en avoir conscience et sans l’intention de mettre le doigt dessus… Et tout d’un coup, il explose, il crie… Et je me retrouve régulièrement au front pour protéger les enfants d’un mode éducatif qui nous a tous les deux blessés enfant. Ça me coûte beaucoup d’énergie… On pourrait en discuter… travailler dessus ensemble (car moi aussi parfois je déraille avec les enfants, il pourrait aussi protéger les enfants de moi et de mes réactions disproportionnées), mais il ne veut pas, c’est verrouillé… il est rattrapé par son modèle éducatif… ça semble trop douloureux…Et comme, cette façon de faire, était aussi mon modèle éducatif, elle me réactive à mon tour…et me rend très difficile d’écouter ce qu’il ressent quand la colère l’emporte. Je fais front, je stoppe… Je ne veux pas que mes enfants reçoivent ce modèle. J’ai appris à m’excuser, réparer, veiller à apaiser mes blessures au fur et à mesure qu’ils grandissent pour les blesser le moins possible.
J’ai essayé de faire le lien avec son histoire d’enfant pour lui faire comprendre… mais il le ressent comme une attaque de ses parents. J’ai essayé d’organiser des réunions de famille où la parole de chaque membre de la famille est entendue sans commentaire et sans jugement, mais il résiste à y venir. Prendre un temps pour s’écouter chacun, serait une solution intéressante… mais elle réveille chez moi, cette même résistance… et mon modèle familial : « faisons comme si de rien n’était… ».
Continuer d’incarner mes valeurs… Je me sens parfois pleine d’espoir… de pouvoir accueillir avec bienveillance ses blessures et l’envie de pouvoir s’appuyer dessus pour grandir ensemble grâce à nos enfants. Et parfois, je me dis qu’il n’y a pas d’accès, que ça ne changera jamais… Je peux me sentir démunie, désespérée, vidée… Et cependant, pas à pas, on avance…
Cette histoire pourrait être la mienne, pourrait être la vôtre… Ou très différente… Ne laissons pas un trop grand écart se creuser.
Alors Pourquoi se pencher sur cette question ?
Couple parental & couple conjugal : quels défis & quels équilibres ?
1er déséquilibre, la maman fabrique un bébé 24h sur 24 pendant 9 mois mais comme elle se retrouve en congé parental, elle semblerait disponible pour gérer le quotidien alors que toute son énergie est tournée vers la construction du bébé.
1er défi, pendant la grossesse, lorsque la maman porte l’enfant, un grand chamboulement psychique se fait afin de l’aider à travailler son histoire, ses blessures. Pour le partenaire, ce travail se fait seulement après la naissance. Ce qui entraine un décalage… un 2ème déséquilibre.
Puis un 3ème, si je n’ai pas été maternée bébé, parfois j’ai été tentée de reposer ce besoin passé sur mon conjoint ou ma conjointe. Au moment où le bébé arrive, mon partenaire peut se sentir en enjeux de besoins avec notre bébé, comme s’il réclamait son dû. Alors que nous devrions être une équipe pour répondre aux besoins et aux émotions du bébé.
2ème défi, être parent le jour, et la nuit aussi.
3ème défi, la pression sociale de retrouver rapidement son corps d’avant, sa séduction, sa sexualité, sa productivité, là où le besoin des mamans est de vivre le temps de la dé-gestation, de retrouver un nouvel équilibre, et cela mettra peut-être plusieurs mois à plus d’une année.
4ème déséquilibre, on passe de deux adultes qui prennent soin d’eux, à une relation à trois, en prenant soin 24h sur 24 d’un petit être précieux. Trouver de nouveaux repères, un nouvel équilibre, quel défi merveilleux !
5ème défi, se créer une tribu de soutien, ici ou à distance, mais suffisamment présente pour nous aider à traverser tous les défis de la 1ère année et tant d’autres après.
5ème déséquilibre, dans un couple, nous sommes issus de deux familles différentes. De deux histoires d’enfance. Avec des blessures similaires ou contraires… Et elles vont se réactiver à l’arrivée de notre enfant. Parfois, nous avons conscience de notre mémoire traumatique, parfois non. Encore un défi lumineux. En prendre conscience, s’accueillir avec bienveillance l’un, l’autre, et s’entraider pour protéger les enfants. Lâcher l’injonction de perfection. Être honnête avec soi-même de là où on en est de nos blessures, chacun. L’important c’est le chemin !
Vous avez suivi ? Déséquilibre, défi, équilibre, déséquilibre, défi, équilibre, déséquilibre… Clin d‘œil complice ! Go !
Comment pouvons-nous être des alliés ?
Former une équipe solide pour se soutenir en s’appuyant sur les forces de chacun? De quoi chacun a besoin pour se sentir écouté ? Pour se sentir en vie dans la relation de couple? Comment on gère nos conflits ? En général et face à l’éducation des enfants ? Comment était le couple de nos parents ? Comment géraient-ils les conflits ? Chacun peut porter un point de vigilance aux fois où il réagit de manière disproportionnée pour pouvoir travailler ses blessures et ne pas se sentir en compétition avec l’autre ou les enfants. Qu’est-ce qui nous semble essentiel dans une relation solide ? Soutien ? Coopération ? Entraide ? Partage ? Écoute ? Accueil ? Respect ? Amour ? Quelles sont nos forces ? Nos valeurs ? Nos objectifs ? Nos intentions ? Pour respecter les rythmes de chacun et vivre ensemble. Comment on remplit notre réservoir affectif ? Chacun ? Ensemble ? Comment notre couple peut-il être et rester vivant ?
Aussi, je propose des accompagnements en couple, ou un cycle de 4 ateliers autour du thème “Le couple face à l’éducation : dialoguer pour mieux s’entendre.”
C’est un moment pour nourrir le lien entre vous, pour échanger sur ce qui est important pour chacun, tout en acquérant des bases pour pouvoir dialoguer plus facilement dans le quotidien. Au programme, l’écoute et la complicité dans le couple. Nourrir les besoins de chacun – se soutenir mutuellement. Gérer les conflits et désaccords autour de l’éducation des enfants. Accorder ses valeurs éducatives – le couple à la base de la famille. En alternant les moments nourrissant votre couple, les échanges, les apports théoriques, des mises en situation, des activités créatives et autres outils d’animation. Venez partager votre expérience.
Et si on prenait soin du vécu de chacun dans le couple et d’être à l’écoute de soi et de l’autre. De mieux formuler nos propres besoins et mieux s’affirmer dans les conflits autour de l’éducation. Afin d’avoir des bases pour créer des moments de dialogue dans le couple. Et utiliser les conflits pour mieux se connaître et développer des forces communes autour des enfants, malgré nos décalages.
Quel défi ! Ça demande du temps (qu’on n’a plus, rip) et de l’énergie, de la créativité, de la complicité, de la douceur et de la tendresse, de la pétillance et de l’audace, Mais wahouuu, c’est ça qui fait une vie et l’AMOUR !!!
LES ÉVÈNEMENTS À DÉCOUVRIR À LA MAISON
Pour échanger avec nos spécialistes de la thématiques et ce, dans un moment de détente et de partage avec des personnes qui vivent la même chose que vous, rendez vous à La Maison !
Sexo : Parlons peu, parlons cul – avec Morgane [ Les apéros Gaïa ]
Un apéro sexo en toute simplicité, pour parler sexe, plaisir, déplaisir & fantasme, pour parler sexualité dans le couple. Mais aussi pour tordre le cou aux idées reçues et aux catégories.
Un apéro pour oser poser des questions et apprendre de l’expérience des autres, parce que c’est parfois plus simple d’en parler avec des personnes qu’on ne connait pas.
J’apprends à masser mon bébé – avec Fanny [ Let’s Talk & Learn ]
Le massage bébé est un réel moment de partage entre vous et votre enfant. Masser son bébé lui procure du plaisir, l’aide à l’apaiser, lui permet de prendre conscience de son corps.
Lors des ateliers massage, Fanny vous apprendra des techniques simples, que vous pourrez à votre tour reproduire à la maison au quotidien.
Tu peux réserver ici, les 2 parents sont les bienvenus !
Notre culpabilité de parents, comment y faire face ? – avec Isabelle [ Let’s Talk & Drink ]
La culpabilité est utile si l’on s’en sert comme d’un indicateur dans notre parentalité. Pour tout le reste, débarrassons-nous en. Pour aller pas à pas vers le parent qu’on a envie d’être et ne pas se sentir seul(e)s à la vivre, venez partager vos ressentis, votre vécu, vos envies, vos difficultés, vos culpabilités.
Pour relâcher la pression en toute douceur pour vous-même, c’est par ici !
Mon corps, Mon amour – avec Morgane [ Les apéros Gaïa ]
Pour retrouver une relation harmonieuse avec ton corps ou du moins l’accepter comme il est. Pour échanger avec d’autres femmes sur ce sujet et voir comment elles vivent leur corps, comment elles font avec au quotidien. Peut-être qu’en se soutenant les unes les autres on pourra voir nos corps autrement ?
Ta place pour retrouver confiance, en toute bienveillance, c’est par ici !
LE BOUQUET FINAL …
Et parce qu’on a pris l’habitude de te réserver une petite attention en fin d’article, aujourd’hui, on veut te parler de la marque Gapianne. Mais c’est-à-dire ?
Spécialiste de l’intimité féminine, Gapianne propose une large gamme de produits qui répondent également aux besoins du couple. Accessoires, livres, jeux, tous les indispensables pour recréer de l’intimité dans ton couple une fois devenus parents. Elles ont ouvert leur premier e-shop à Annecy, aux Galeries Lafayettes.
Et grâce au code promo LOVEGAIA10, tu bénéficieras d’une réduction de 10% à valoir en boutique ou directement sur le site Gapianne. Franchement n’hésite plus, le concept est top, la boutique est canon, et les produits sont vraiment quali !
On espère que notre article t’a apporté un bon début de réponses sur ce sujet, même s’il est très très vaste. Si ce n’est pas le cas, ou si tu as tout simplement envie de nous rencontrer, de visiter la Maison et de voir comment nous pouvons t’accompagner, je t’invite à prendre rendez-vous juste ici. On se fera un plaisir de partager un café en papotant avec toi <3
PS : We love you ! La Gaïa team t’attend pour prendre soin de toi (et de ton couple) !
On a hâte de te revoir !